Nombreuses sont les croix de chemin qui ont été érigées à la suite d’une initiative privée, souvent par une famille aisée qui voulait à la fois affirmer sa foi et protéger les siens. On peut distinguer ce type de croix des précédentes car on y gravait le nom de la famille commanditaire. Parfois, on y trouvait même un blason.
Située dans le hameau du Mont Thou, en contrebas du lavoir et au croisement avec la rue Salagon qui descend à St Romain…. la Croix du Mont Thou, est une très belle et ancienne croix (1759), en pierre calcaire grise, avec fût et croisillon de forme carrée. Posée en 1759 par le sieur Antoine Cottier ( Env.1700-1774), Maître teinturier en soye et bourgeois de Lyon, propriétaire à Salagon. On y retrouve très probablement gravés les symboles de la passion du Christ.
Sur le croisillon ont été gravés :
– en haut, INRI (Jésus de Nasareth, roi des Juifs);
– dessous une étoile flamboyante ou étoile à 5 branches ou pentagramme avec un « G » en son centre. Chère aux Francs-maçons, c’est un symbole ésotérique très ancien en rapport avec le principe initiatique. Il représente la conscience incarnée, l’esprit dans la matière. Il signifie aussi dans le répertoire symbolique chrétien les 5 plaies du Christ. Ce symbole utilisé par les carriers illustre aussi les forces de la lumière victorieuses de l’obscurité. la lettre G, nichée au cœur de l’étoile est son cœur. G pourrait être la 1ère lettre de God, Dieu en anglais ou encore Gnose Connaissance, elle pourrait être aussi Grand, Géométrie, Gravité, Guide, Gardien…
– à gauche le soleil avec ses yeux (symbole de la lumière), puis une éponge au bout d’un long bâton serait-ce la sainte éponge? : « pour répondre et atténuer l’agonie du Christ sur la croix, on porta aux lèvres de Jésus une éponge fixée au bout d’un bâton et plongée au préalable dans de la posca, ou vinaigre. Selon le récit évangélique, une éponge a donc recueilli le sang du Christ transpercé par la lance. » ;
– au milieu, une couronne d’épines (instrument de la passion posé sur la tête du christ avant sa crucifixion); croquis—>
– à droite, le bout de la lance du centurion (voir plus bas). . la lune de profil avec son visage sévère -d’aucun y verront peut-être le portrait du Sieur Cottier- la lune qui projette la lumière qu’elle reçoit du soleil, symbolise l ‘église.
Sur le fût, sont gravés : un très beau coq avec ses plumes, sa crête et son jabot. Le coq est le symbole du reniement de saint Pierre qui, selon l’Évangile, aurait renié Jésus trois fois avant que le coq chante deux fois. Par la suite, chaque chant du coq rappelle au saint sa trahison. Le coq, témoin de la trahison de Pierre, serait placé sur les clochers pour rappeler aux hommes leur faiblesse. posé sur un cylindre.
En dessous la date de la pose de la croix, 1759, un autre bâton croise le premier et se termine par une lance qui saigne. Une tradition chrétienne veut qu’un soldat romain du nom de Longinus (en français Longin) ait percé le flanc du Christ sur la Croix à l’aide de sa lance. La tradition veut que cette lance ne cesse jamais de saigner à sa pointe.
Sous le cylindre et les bâtons : sans doute les 3 clous qui ont servi à la crucifixion.
Dessous : O CRUX AVE (salut, ô croix).
Détail du socle :
« CETTE CROIX A ETE MIZE PAR LE SOIN DE Sr ANTOINE COTTIER BOURGEOIS DE LYON »
voir la généalogie d’Antoine COTTIER —> Fiche de Antoine COTTIER
Sources numériques :
http://hautsgrades.over-blog.com/
http://www.freemasons-freemasonry.com/etoile-flamboyante.html
Wikipédia « La passion du christ ».